Les élèves de 3ème participent au devoir de mémoire !

Ces lundi et jeudi 21 et 24 mars, la tradition mémorielle, bien ancrée au collège Beatus Rhenanus, a enfin pu reprendre son cours. En mars 2020, tout était prêt pour emmener nos élèves au camp de concentration nazi du Struthof et au mémorial d’Alsace Moselle. Mais un certain COVID-19 nous avait obligé à annuler la sortie prévue en plein confinement ! En 2021, dans un contexte sanitaire encore très incertain, les élèves furent privés également de cette visite pourtant si importante.

En novembre 2021, décision fut prise d’organiser cette sortie, dans l’espoir qu’aucun nouveau variant ne vienne l’empêcher. Fort heureusement, elle a pu se tenir, sous un grand soleil qui plus est ! Les élèves de 3ème ont donc pu visiter ces deux lieux si importants pour approfondir l’histoire de l’Alsace durant la Seconde Guerre mondiale.

Le matin, les élèves ont découvert le camp du Struthof, grâce à la visite guidée menée par leur professeur de français Mme Offenstein (en 3e2), de français langue seconde M. Puthod (pour les UPE2A actuels et passés), et d’histoire géographie M. Pennerath (en 3e1 et 3e3).

Beaucoup ont été impressionnés par la vie en déportation. Dans le questionnaire de visite, ils étaient invités à réagir à quelques témoignages d’anciens déportés du camp. C’est le témoignage du déporté Eugène Marlot sur la résistance dans les camps qui a le plus inspiré les élèves.

« Résister dans les camps, c’était avant tout résister à toutes les pressions : sur l’esprit, sur le cœur, sur le corps. Résister à la faim comme à la peur… au temps comme à la mort. Fraternité et solidarité ? Elles ont-elles aussi existé. Sans quoi il n’y aurait pas eu non plus de rescapés.

Florilège de leurs remarques :

  • « Je m’imagine à la place des déportés à chaque fois que j’entends les souffrances qu’ils ont endurées. Quelque fois je perds foi en l’humanité, mais le fait de résister redonne de la force. »
  • « Cela m’inspire car il raconte que la fraternité, la solidarité est super importante pour le moral, l’envie de survivre (…). Résister pour survivre mentalement, psychologiquement. »
  • « C’est important car on voit que certains déportés avaient encore espoir, ce qui est une chose incroyable. »
  • « J’ai choisi ce témoignage car il parle de résistance dans les camps. Il dit une chose que je pense vraie : il n’y aurait pas eu de rescapés si on n’avait pas résisté. Sans espoir, il n’y a plus rien. »

Ils ont bien compris également l’importance du devoir de mémoire :

  • « On doit le savoir pour que les victimes ne soient jamais oubliées. Pour la mémoire des milliers d’innocents. Savoir qu’ils ont existé, leur rendre hommage. »
  • « C’est important [de savoir cela] pour éviter de refaire la même chose, pour se rendre compte de l’horreur des déportations. Comprendre qu’il ne faut pas se plaindre de notre pays aujourd’hui car nous avons la liberté, la démocratie… »
  • « Car on fait partie de cette nation, il faut connaître l’histoire de notre pays. En plus, c’est particulier car c’est proche de nous. C’est l’histoire de notre région, parfois même de notre famille. »

Enfin, concernant les émotions et sentiments qu’ils ont éprouvés lors de cette visite :

  • « J’ai ressenti de l’empathie envers les déportés et du dégoût envers ceux qui ont eu l’idée de faire ça. Dans ma tête tournaient des images de ce à quoi ça pouvait ressembler. J’ai quelque fois voulu lâcher une larme (je sais que c’est bête de pleurer pour des personnes qu’on ne connaît pas). C’est horrible que des gens innocents souffrent par la folie d’un homme ayant perdu son humanité. » [et non, quoique tu en penses, ce n’est pas bête de « lâcher une larme » pour des gens qu’on ne connaît pas : c’est même la définition de l’empathie]
  • « J’ai ressenti de la colère car je n’arrivais pas à comprendre pourquoi les nazis ont fait ça. J’étais triste car j’ai pensé à tous ses innocents qui se sont faits tuer juste car ils n’allaient pas avec les idéaux d’un homme.  Je me sens désespérée, car je me dis que c’est tout simplement la nature de l’Homme et que si on y est poussé, on peut tous faire ce genre d’atrocité. »
  • « Au début, ça allait à peu près, mais j’étais un peu stressée. On a commencé la visite, et je me suis sentie de plus en plus oppressée. C’est surtout au four crématoire et au musée où je n’étais vraiment plus bien du tout. En sortant, ça allait mieux, grâce à l’air frais. »
  • « J’ai été touchée de voir les conditions qu’ils ont vécues dans le camp, des tortures que les humains sont capables de faire à d’autres. J’ai beaucoup de peine pour toutes les personnes qui y ont vécu, qui ont supporté cette violence, qui se sont habitués à vivre avec des morts tout autour d’eux. Je suis très attristée en pensant à tout ce qu’ils ont vécu. »

Le beau temps a permis ensuite de pique-niquer dans l’herbe le temps de la pause méridienne, puis d’enchaîner avec la visite du mémorial d’Alsace Moselle, avec d’excellents guides du mémorial.

Merci aux élèves qui se sont bien comportés et se sont montrés intéressés, aux professeurs qui ont mené les visites ainsi qu’aux autres professeurs accompagnateurs, Mmes Bertaux, Jonas, Rezeau et aux A.E.S.H. qui ont accompagné les élèves qu’ils ont en charge.

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